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Je viens de lire l'annonce concernant la réédition de "LA FLECHE DU HAUT BERRY", en 2006, et j'en ai encore à l'instant même des frissons dans le dos.

Très sincèrement, je suis très troublé.

J'ai eu le bonheur de remporter cette magnifique classique UFOLEP en 1992. Probablement la victoire qui m'a donné le plus de plaisir quand je me retourne sur mon passé de coureur.


Cette épreuve est marquée dans mon esprit comme l'un des temps les plus forts de ma vie. Sur le plan affectif, parce que ma mère, aujourd'hui disparue, m'accueillait sur la ligne en pleurant de joie. J'ai donc gardé cette image très présente à l'esprit. Et bien sûr, sur le plan sportif, parce que gagner "La Flèche du Haut Berry" c'était à l'époque l'épreuve UFOLEP la plus importante après le regretté Tour du Cher.


Avec pour clore la séquence nostalgie, les commentaires de l'illustre Marcel Gonzalez.


En cette année 1992, la Commission avait limité le nombre de victoire en 1ére catégorie à ...une. Une seule victoire admise !!!


Avec ma chance et sans prétentions, c'est cette année-là que j'avais la grosse santé.


J'avais donc décidé de gagner "la Flèche" et fixé mon objectif là-dessus.


Après un régional à Prissac (36), que j'ai perdu sur crevaison à quelques kilomètres du poteau, alors que mon avance était définitive, je suis parti faire quelques courses en région Parisienne et notamment "Le Tour de l'Essonne", course ouverte aux FFC, FSGT et UFOLEP, en 4 jours et 6 étapes !! (il n'y a personne pour empêcher les coureurs UFOLEP de courir là-bas). Je termine 11ème et je pète la forme.


La semaine d'après c'est la Flèche. La veille, mon père m'emmène reconnaître le parcours en voiture, un détail qui sera extrêmement déterminant.


Le jour de la course il pleut à seau. Je suis tellement motivé que je n’en ai rien à faire. J'entends les copains se plaindre sur la ligne, ça pleut, ça caille ...mais je ne les écoute même pas. Pour une fois, je suis concentré sur mon objectif.


Je raconte cette histoire comme si j'avais fait Paris-Roubaix, mais pour ma carrière de petit coureur, cette course était un événement.-


Le départ est donné. Je reste derrière. Des attaques fusent déjà. Je suis tellement confiant que je sais que je suis capable de revenir sur n'importe quelle échappée, dans la partie forte du parcours (il faut être un peu prétentieux parfois).


Un groupe de trois ou quatre gars sont partis, dont un ou deux parisiens, Lecamus ou Malvestio je crois. Ce dernier a gagné le Tour du Cher, et fait partie des favoris.


Le peloton les reprend après Vignoux sous les Aix.


Les premières côtes arrivent. Je décide de durcir la course et je monte toute les difficultés à bloc avec un gros braquet. Mes adversaires pensent que je ne vais pas durer longtemps à ce rythme. Si, je marche fort ce jour-là. Je continue à monter chaque petit faux plat au sprint. Puis dans une côte un peu plus longue, dont je ne me rappelle pas le nom, je démarre, il reste environ 40km. Le trou est fait, il y a 300m, mais maintenant le plus dur reste à faire...


Un coureur revient à une centaine de mètres. Je ne sais pas si je dois l'attendre. La question me taraude l'esprit à chaque coup de pédale. Cent mètres, ça fait du temps à attendre, mais peut-être les reprendrais-je avec lui. Et s’il ne marche pas ?


La raison m'oblige à l'attendre. Quarante kilomètres en solitaire ce n'est pas facile. T'es pas un Pro Perraudin !


Le coureur qui revient, je ne le connais pas. Jamais vu. J'apprendrais plus tard qu'il s'agit de Christian Leleu.

On tourne pas trop mal tous les deux. Mais il a l'air un peu cuit de son retour. Il tourne de plus en plus carré. Et puis les bosses lui font très mal. Ou alors il me ruse ?


Il reste encore 20 bornes et quarante secondes d'avance.


Soudain, juste avant Henrichemont, Leleu m'annonce qu'un coureur revient seul.


Il s'agit de Thierry Gabignon. Un rouleur hors pair. La mobylette qu'il fallait pour terminer le long plat qui nous emmène à Ménetou-Salon.


Tout à droite, pluie dans la gueule, je suis calé dans la roue à Gabi. Je ne bronche pas, je suis à bloc. J'ai du mal à passer quelques relais. Leleu est exténué, complétement. Il ne passera plus du tout.


Déjà la pancarte de Ménetou. Gabi se reléve complétement et se met à gueuler aprés Leleu : "Je le connais celui la, il bleuffe, c'est lui qui va gagner, c'est lui qui va gagner..."


Heureusement qu'on a suffisamment d'avance, parce qu'on ne roule plus, et qu'on s'engueule déjà alors que l'arrivée n'est pas faîte !Les spectateurs se demandent si on n’est pas un peu fous de brailler comme ça.


Il reste environ un kilomètre. On roule à trois de front sur toute la largeur de la route en se regardant. Gabi engueule encore un fois Leleu, puis le virage de la ligne d'arrivée se profile. Ça monte mais je ne change pas le braquet que j'avais mis pendant nos braillements, 51 X 14.


J'ai les jambes lourdes mais j’attaque et ça répond tout de suite. Je me retourne à 50 m de la ligne, j'ai 30m d'avance. Incroyable. Les deux compères sont cuits dans ce dernier coup de cul. J'ai gagné. Je ne pousse pas un cri de victoire mais un hurlement profond d'accomplissement d'un dépassement de soi. Un peu comme si je finissais un raid terriblement long et difficile. Parce que cette course, il faut aller la chercher. Je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de coureur du Cher qui l'ont remportée.


C'est bizarre de reparler de ça, parce que je m'étale jamais sur mon passé de petit coureur, et maintenant que je ne peux plus faire de vélo depuis quelques années, j'avais mis mes petits souvenirs cyclistes bien loin, mais ce mot magique de "Flèche du Haut Berry" m'incite à me raconter un peu ... Sensibilité.


Les cyclards me comprendront.


Je souhaite longue vie à "LA FLECHE du HAUT BERRY", un amour de course éternel.


Thierry PERRAUDIN